7.1.08

18e jour - Bumthang

Ca y est, on est rendu a Bumthang. Plus de 300 km de parcourrus et trois montagnes d’enjambees dont la plus haute, Thrumshing La, a plus de 3750 metres d’altitude. La derniere semaine etait tout un defi car on a commence notre ascension (570 metres) sous une temperature approchant les 20 degre celcius pour terminer la montee a 3750 metres d’altitude et une temperature sous zero la nuit. Nous avons egalement traverse la partie la plus froide de notre aventure. Les garcons sont genials. Malgre les douleurs musculaires et les articulations qui manquent d’huile, ils gardent le moral et trouvent meme l’energie de jouer au football lorsqu’ils trouvent un terrain vacant!

Aujourd’hui, c’est une journee de repos bien merite. Les garcons sont allez visiter Kurjey lhakang pour recevoir la benediction des dieux. Dans l’apres-midi, ils vont faire le tour de la ville pour amasser des dons. Nous allons aussi faire des provisions pour la semaine qui s’en vient. Ce soir, on se paye le luxe d’un souper au restaurant et si on est chanceux, on va rencontrer le ‘dzongda’ (administrateur de la region). L’autobus a recharge ses piles et s’est fait laver. Un arret a l’hopital de la ville nous a permis de faire le plein de solutions re-hydratantes et de bandages. Meme Yana s’est fait ausculter par le veterinaire pour etre sure qu’il etait en bonne sante.

Au nom de toute l’equipe du Tara-thon, je vous souhaite une bonne annee.

Vous trouverez ci-bas, deux extraits de mon journal en plus d’extraits de Tony et des garcons. Malheureusement, les leurs sont en anglais.
Nadya

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Courrir après les dons

Aujourd’hui, un nouveau groupe de ‘Tara-thoners’ s’est joint a nous pour amasser des dons dans le sud du pays. Dodo, un etudiant de troisieme annee et ses amis vont faire le tour des enterprises et commerces pour collecter des dons pour la fondation Tarayana.

Tout a commence en octobre lorsque Doco est entre dans mon bureau au college. “Madame, je veux faire partie du Tara-thon, mais je ne peux pas courrir. Qu’est-ce que je peux faire?” “Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu voudrais faire?” “A bien y penser, vous n’allez pas courrir dans la region la plus prospere du pays. Nous devons collecter des fonds la-bas aussi. Mes amis et moi, on s’en occupe.” C’est ainsi que tout a commence pour Dodo.

Hier, je lui ai parle au telephone. “Bonne annee madame. Nous commencons notre collecte demain, mais j’ai deja amasse un peu d’argent dans ma region (Haa).” Oh! C’est bon ca et combien as-tu amasse jusqu’a present?” Je m’attendais a un montant autours de 5000 ngultrums. “25 000 ngultrums, mais on commence pour vrai demain.” J’en suis encore sous le choc!

Organiser le Tara-thon nous a demande beaucoup de temps, d’energie et de patience, mais lorsque je vois de tels efforts, je me dis que ca en valait la peine. Non pas a cause du montant amasse, mais parce que cela eveille ce qu’il y a de meilleur en nous.

Nadya

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Za min thur

Lorsque je cours, les gens me regardent de facon bizarre. “Za min thur” Tu es la seule fille! Je peux lire le doute dans leurs yeux: Va-t-elle vraiment se rendre jusqu’a Thimphu? Le fait que je sois presque toujours la derniere augmente leur questionnement. Ca ne me derange pas. En fait, je prefere etre a la queu car je peux garder l’oeil sur les garcons et m’assurer que tout va bien. A chaque jour, un nouveau court a mon rythme a cause d’une douleur plus aigue que d’habitude aux genoux, aux chevilles, ou aux muscles des jambes. De Kurizampa jusqu’a Sengor notre Tigre boitait. On s’est tenu compagnie en emplissant nos poches de biscuits et en les grignottant lorsque la douleur devenait trop aigue et prenait toute la place dans notre esprit. Il est maintenant remis et court avec un grand sourire aux levres. Un autre garcon a pris sa place a mes cotes. J’espere que ce sera pour quelques jours seulement.

Je cours lentement a cause de ma cheville gauche qui me cause des problemes depuis mes annees de volleyball. Durant les deux dernieres annees, elle allait mieux, mais le Tara-thon est un defi de taille. Le matin de notre depart de Mongar, j’etais decouragee. Au reveil, ma cheville resemblait a un ballon de football. Depuis Yadi, elle me causait des problemes et la pause d’une journee n’avait rien change. Je me demandais combien de temps j’allais durer. Apres tant de preparation et d’entrainement etait-ce la fin? Si tot? Tony m’a suggere d’aller a l’hopital pour m’assurer que rien n’etait brise. Dans un anglais que je n’arrivais pas a comprendre le docteur venu du Myanmar m’a assure que ma cheville n’etait pas brisee, mais il a ajoute qu’elle avait besoin de beaucoup de repos en position surelevee car je faisais un peu d’enflure aux jambes. Je l’ai remercie et je suis repartie avec un bandage a la cheville, des pots de crèmes a massage et des comprimes d’ibuprofene en poche. A la sortie, l’autobus du Tara-thon m’attendait. “Est-ce qu’ils ont commence?” ai-je demande. “Oui madame. Il y a quelques minutes a peine.” Que faire? Courrir ou prendre l’autobus? A ce moment, Tony est arrive. J’etais aux anges. “Comment va ta cheville?” “Que veux-tu faire?” Courrir est la seule reponse qui m’est venue. A ma grande surprise, Yana m’attendait aussi. Personne n’a rien dit, mais je pense que les garcons l’ont fait expres car Yana est toujours le premier a courrir. A 10 heures ce matin-la, Tony, Yana et moi, on a commence notre course aux portes de la ville. Vingt-cinq kilometres plus tard, on est arrive a Kurizampa. J’etais de retour dans la course.

Nadya

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